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Une mort digne



Dans l’Aude, un collectif d’éleveurs s’est réuni dans l’objectif est de créer un abattoir mobile qui pourrait aller dans chacune des exploitations. Dans ce but, ils participent à une étude sur le bien-être animal.  Ils souhaitent prouver ce qu’ils pressentent depuis longtemps : l’animal souffrira moins si l’abattage se fait sur son lieu de vie. Je suis allée voir Flore, une éleveuse de brebis qui organisait une simulation d’abattage à la ferme.

« Chaque bêlement a sa signification ». A Campagne-sur-Aude, à quelques kilomètres de Carcasonne, quand les neuf agneaux et brebis ont été isolés du troupeau, ceux qui sont restés ont bêlé. Flore, l’éleveuse, raconte qu’ils s’expriment de cette façon à chaque séparation. Ils étaie nt pourtant à quelques mètres seulement des autres, toujours à la bergerie. Dans la petite exploitation agricole, c’est une simulation d’abattage à la ferme qui a été organisée. Sur le ventre des bêtes destinées à être tuées, a été placé un électrocardiogramme. Chaque battement de cœur est enregistré.

Dans l’Aude, plusieurs éleveurs participent à cette étude sur le bien-être animal. Ils souhaitent ainsi prouver ce qu’ils pressentent depuis longtemps : l’animal souffrira moins si l’abattage se fait à la ferme, sur leur lieu de vie. Il s’agit aussi, pour eux, de gagner en autonomie en maîtrisant l’ensemble du processus d’élevage. Jusqu’ici, la loi rendait obligatore la mise à mort à l’abattoir. Cependant, en 2018, une brèche s’est ouverte : l’expérimentation de l’abattage mobile a été autorisée. Si les résultats sont concluants, cela pourrait déboucher sur un changement législatif. Ainsi, depuis quatre ans, le collectif d’éleveurs tente de prouver le bien-fondé de leur requête en espérant qu’une nouvelle loi puisse un jour émerger.



Mark