Mardi
15 mars :4h30 du matin. Le rendez-vous est donné. Ils arrivent
au fur et à mesure, le regard fatigué mais l’air déterminé.
Avec sur le dos, leurs blousons de postiers, leurs gilets de la CGT,
de Sud ou de la CNT. Ils sortent les thermos de café et les pains au
chocolat en paquets. Il
fallait se lever tôt pour bloquer les premiers camions, venus livrer
courriers et colis à la Plateforme de Préparation et de
Distribution du Courrier de Perpignan (PPDC).
Combien
de temps cela allait-il durer ? Personne ne le savait. Alors que
l’année 2023 voit les manifestations contre la réforme des
retraites se succéder, les postiers de Perpignan ont décidé de
bloquer leur outil de travail, participant ainsi à l’effort
national tout en portant certaines revendications internes à la
Poste.
Jour
après jour, l’Assemblée générale vote la reconduction. La PPDC,
rebaptisée le 840, d’après le numéro de la rue, se peuple d’amis
et de professionnels de secteurs divers, venus apporter leur soutien
à cette lutte.
Un
rythme quotidien s’installe au 840, les habitudes se forment et les
relations se tissent. Ce
bout de rue leur appartient au fil des semaines ; mais, ce
blocage, ils l’ont commencé à quelques uns : les acharnés,
les irréductibles syndicalistes. Avec une question en tête :
cela suffira-t-il à renverser le rapport de force ?