Parmi les quelques étals du port de Saint Cyprien, seul le leur est
occupé. « Ils veulent tuer les petits métiers », voilà
ce que Yohan, jeune pêcheur, reproche au gouvernement. Trop de
restrictions et de quotas alors que selon lui, « de la
ressource, il y en a ». Leur métier a survécu à une réelle
crise : la fin des années fastes de la pêche aux anchois et
aux sardines. Eux, ont remonté la pente et ont conservé la filière
locale mais tous n’ont pas pu faire de même. Certains ont perdu
leur travail, d’autres ont trouvé des débouchés différents et
exportent directement en Espagne. Il y a 20 ans, tous les étals
étaient remplis ; aujourd’hui, ils sont les derniers à
ouvrir chaque jour de l’année. De ces années-là demeure une
petite société à part, de pêcheurs et de vendeuses, autour
desquels gravitent vieux et jeunes pour donner un coup de main,
gagner un bout de poisson ou tout simplement pour être ensemble.